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Le chien et le vieillissement


S.Rault

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  1. 1. <t></t>



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Qu’est ce que le vieillissement ?

 

Pourquoi ce phénomène inéluctable touche-t’il inégalement les êtres vivants ? Ces interrogations nous sont suscitées par nos compagnons à quatre pattes, qui sous nos yeux, en quelques années, présentent l’évolution qui nous touchera en quatre ou cinq fois plus de temps.

 

 

Le vieillissement est un processus biologique complexe, qui conduit graduellement à une perte des capacités de l'organisme à réagir face aux agressions internes ( maladies dégénératives) ou externes ( infections,allergies ...).

 

C'est donc plutôt une évolution physiologique qu'une maladie, et il n'est pas scientifiquement mesurable.

 

Comme pour l'Homme, le vieillissement évolue selon deux modalités:

 

-la sénescence, qui est le vieillissement physiologique normal, et dont la science correspondante est la gérontologie.

 

- la sénilité, qui met en jeu des signes cliniques plus ou moins prononcés, qui sont autant de maladies qu'il faut traiter spécifiquement , tenant compte de la fragilité globale de l'organisme la science concernée est alors la gériatrie.

 

 

Tous les tissus ne sont pas touchés à la même vitesse , et il faut surveiller sur un animal tous les petits faits anormaux, tous les symptômes annonciateurs de troubles plus graves. Votre vétérinaire saura les interpréter, et engagera avec vous un régime diététique, ou une thérapeutique préventive qui repousseront l’échéance des troubles sérieux.

 

 

L'aspect visible du vieillissement

 

 

LA PEAU ET LE PELAGE

 

Chez le chiot, la peau et les poils représentent 20 % du poids du corps, chiffre qui tombe à 12 % chez le chien âgé. C’est dire l’évolution de ce tissu complexe, dont la partie inférieure active, le derme, primitivement riche en collagène, en élastine, et bien irrigué par des capillaires gorgés de sang, s’atrophie et se réduit avec l’âge pour simplement soutenir un épiderme kératinisé, moins souple et plus fragile.

 

 

Le poil lui aussi devient moins vigoureux, moins brillant, puisque les follicules pileux sont moins irrigués, tout comme les glandes sébacées dont la production grasse maintient le peau souple et flexible, le poil luisant…

 

 

De cette réorganisation progressive des tissus cutanés, découlent une fragilisation de la peau et des atteintes diverses dues en particulier à une moindre résistance immunitaire ( les anticorps, apportés par le sang, se font plus rares et moins actifs ) :

 

 

- l’odeur de “ vieux chien “, due à une prolifération de bactéries dans les replis de peau et dans les glandes apocrines.

 

 

- des dépilations d’origines diverses, dues à une inflammation ponctuelle du derme ( allergies, grattage… ), ou à un développement de mycoses, ou encore à des troubles hormonaux ( thyroïde, surrénales ). Seul votre vétérinaire saura interpréter les symptômes pour mettre en place un traitement adapté et efficace.

 

 

- des affections parasitaires, avec ou sans démangeaisons. Plusieurs types de gale sont en cause, qui ne pourront être traitées qu’après un diagnostic très précis.

 

 

- des infections bactériennes, dues essentiellement à certains staphyllocoques, infections très ingrates à soigner du fait de la vigueur des souches microbiennes, et de l’absence quasi-totale d’anti-corps dans les tissus cutanés.

 

 

A surveiller : la luisance du poil est le reflet de sa santé. Un poil sec, terne, est un signe de fatigue générale ( affection chronique, parasitisme ) ou indique un début de vieillesse.

 

 

- les dépilations, locales ou généralisées constituent de sérieux signes d’alerte, concernant des troubles hormonaux, ou des surinfections cutanées à traiter au plus tôt.

 

 

- la chute du poil, est continue et naturelle dans l'espèce canine. Néanmoins, elle doit être soignée lorsqu’elle est importante et dans des cas précis ( femelles après accouchement, grattage violent, etc.) - les démangeaisons sont le signe d’une inflammation du derme, sous des influences très diverses: nutrition déséquilibrée, parasitisme ( gale ), allergies diverses dont la plus répandue est l’allergie à la salive de puce.

 

 

LA BOUCHE

 

Milieu clos et caché de nos regards, la bouche est souvent révélatrice de l'âge, et de l'état de santé de l'animal. Les dents subissent une usure, en particulier les incisives qui s'érodent de plusieurs millimètres. Parallèlement une plaque dentaire ( comme chez l'Homme ) se dépose sur les crocs et les molaires, accumulant sels minéraux et débris alimentaires : c'est l'apparition du tartre, cette substance brune, coriace, qui fait souvent dire au propriétaire : " Mon chien a les dents gâtées… "

 

 

De fait, il ne s'agit que d'une couche rapportée, facile à éliminer sous anesthésie légère, avec un détartreur aux ultrasons.On peut retarder, parfois stopper l'édification de cette couche de tartre grâce à l'utilisation régulière de pâte légèrement abrasive.

 

 

Car hormis son aspect inesthétique, et l'odeur fétide qu'il dégage, la tartre constitue une véritable éponge ou se multiplient des milliards de bactéries : c'est une réserve infectieuse aux conséquences multiples.

 

 

La gencive, en particulier, réagit contre les toxines de ces bactéries en produisant des enzymes… qui détruisent en permanence le tissu gingival. Il s'ensuit un recul de la gencive, un déchaussement dentaire et des ulcères douloureux des tissus ( joue interne ) jouxtant les zones entartrées.

 

 

Cette réserve microbienne alimente tout l'organisme en bactéries pathogènes, et d'autres organes ( en particulier le coeur, les reins, les articulations ) peuvent être touchés.

 

 

 

 

Les lèvres de la gueule, par ailleurs, comportent des plis labiaux qui se creusent avec le vieillissement, et qui peuvent être le siège de développements microbiens douloureux, suintants et nauséabonds. Une simple désinfection quotidienne permet de juguler cette irritation.

 

 

A surveiller : L'aspect des dents, la couleur et l'usure de celle - ci. Un dépôt brunâtre ne doit pas être laissé sans soins, c'est le début d'un processus grave, que vous pouvez enrayer avec votre vétérinaire.

 

 

- L'odeur, soit aigrelette ( signe d'une souffrance stomacale ) soit fétide ( dépôt de tartre, de débris alimentaires en putréfaction ) doit être un signal pour une consultation immédiate, avant l'apparition de lésions gingivales.

 

 

- La douleur à la mastication, ou à la déglutition, indique l'ulcération de la gencive, ou un abcès dentaire.

 

 

LES YEUX

 

Avec l'âge, les yeux subissent plusieurs types d'altérations :

 

 

-les paupières peuvent être le siège de développement de verrues, qui par frottement contre la cornée, provoqueront une kératite chronique, parfois ulcérée.

 

 

- La conjonctive, irritée, rouge et douloureuse, peut libérer une production gluante qui s'accumule à la surface de l'oeil, qu'il faut nettoyer plusieurs fois par jour avec un collyre adapté et une compresse de gaze.

 

 

- Le cristallin, cette " loupe " qui est indispensable à la vision, perd peu à peu sa transparence, pour présenter une opalescence blanc-bleuté, qui donne à l'animal un regard voilé : c'est la cataracte.

 

 

Bien que certaines vitamines, certains acides animés en retardent l'évolution, ce processus d'opacification une fois engagé est inéluctable. Votre vétérinaire vous indiquera s'il s'agit d'une sclérose du cristallin ( dans ce cas, l'animal garde une partie de sa vision ), ou bien une véritable cataracte, synonyme de cécité totale. Dans ce dernier cas, seule l'ex-traction du cristallin opaque peut ramener à l'animal une partie de sa vision.

 

 

A surveiller : Les larmoiements peuvent avoir des origines très diverses, depuis la simple irritation jusqu'à l'obturation des canaux lacrymaux.

 

La couleur de la cornée, normalement transparente : une tache blanche, des pigmentations hémorragiques, ou un bleuissement de toute la surface, sont le signe d'autant de kératites différentes qu'il faut absolument soigner après un diagnostic très précis de votre vétérinaire. L'opalescence du cristallin, signe d'une dégénérescence qui peut entrainer une cataracte.

 

 

LES OREILLES

 

La pathologie des oreilles est inégalement répartie, et certaines races ( cockers, caniches, bergers allemands ) sont particulièrement mal loties…

 

 

Mais avec l'âge, la plupart des chiens acquièrent une fragilité du conduit, avec une inflammation chronique qui réapparait régulièrement. Dès lors, des croûtes s'accumulent dans le conduit, pouvant éventuellement l'obturer. S'ensuivent à brève échéance, douleur vive et parfois oedème des tissus auriculaires : le conduit semble complètement obturé.

 

 

Une hygiène régulière, à base de désinfectants et de détersifs légers, permet de garder le conduit dans son équilibre physiologique.

 

A surveiller : Les signes d'alerte chez votre chien ( surtout s'il a les oreille pendantes, qui en masquent

 

le conduit ) sont les réactions de douleur à la pression, les suppurations, l'odeur de macération, le port de tête

 

( une oreille penchée est une oreille douloureuse ) ainsi que d'éventuels troubles de l'équilibre, qui signent une affection de l'oreille interne.

 

 

KYSTES ET TUMEURS

 

Comme chez les humains, les tissus prolifératifs apparaissent avec une fréquence proportionnelle à l'âge.

 

 

Cela peut aller depuis la petite verrue, tout à fait bénigne et qu'on laisse en place sauf si elle constitue une gène ( paupière, intérieur de la bouche, narine, phalange etc. ), jusqu'aux kystes de l'anus, profondément enracinés dans les muscles sous jacents et qu'il faut extirper au plus vite avant que le sphincter ne soit englobé dans la tumeur.

 

 

Un examen complet de l'animal, avec radio du thorax, puis analyse de la tumeur enlevée, permettent de situer le danger d'une prolifération, et d'éventuelles suites de traitement à envisager.

 

 

On considère en général que s'il n'y a pas de récidive au bout de deux ans, la guérison est totale.

Les tumeurs mammaires : Ce sont les plus fréquentes ( deux chiennes sur trois présentent, vers dix ans, au moins une petite boule plus ou moins dure, non douloureuse, en rapport immédiat avec une tétine ); et vous devez en surveiller l'apparition pour la signaler à votre vétérinaire.

 

Jusqu' a la taille d'une cerise, le kyste mammaire peut être extirpé très facilement, avec des risques minimes de récidive.

 

SURVEILLER SON POIDS

 

" Au moins chez vous, il ne meurt pas de faim ! ". Tous les jours, les vétérinaires sont obligés de faire gentiment la leçon à des propriétaires dont le chien présente un embonpoint, pour eux rassurant, mais pourtant dangereux …

 

 

Les causes en sont essentiellement la suralimentation ( facile à corriger ), le manque d'exercice, mais parfois des troubles hormonaux ( 25 % des chiens obèses souffrent d'hypothyroïdie ).

 

 

Diverses complications découlent directement de l'obésité :

 

 

- Les troubles locomoteurs, dus à une fatigue par surcharge des articulations ( arthrose ) et des parois abdominales ( hernies ).

 

 

- Les troubles circulatoires, dus à un " coeur graisseux " incapable d'irriguer des masses tissulaires elles-mêmes surchargées. Il s'ensuit des difficultés respiratoires par engorgement des alvéoles par du sang veineux. L'animal est vite essoufflé, risque même des syncopes.

 

 

- des troubles de digestion, dus à une surcharge du foie qui effectue mal son rôle métabolique, d'où une constipation, des flatulences, mais aussi des troubles cutanés ( eczémas ) par mauvaise élimination de substances irritantes comme l'histamine ou la serotonine.

 

 

- Des risques de diabète ( quand on sait que 60 % des chiens diabétiques sont obèses, on fait vite la corrélation et l'on a envie de faire maigrir son chien ! ).

 

 

Les traitements, qu'ils soient médicaux ou diététiques, doivent être entrepris, à travers les progrès constatés sur les différents organes de l'animal.

 

 

Un peu de diététique : établissez un bilan pondéral, et déterminez le poids idéal de votre chien : vous vous fixez ainsi des objectifs à atteindre dans un temps donné.

 

 

Le repas " de régime " comporte bien sûr peu de calories, tout en lestant largement l'animal pour lui éviter l'impression du " ventre vide ".Pour un aliment préparé à la maison, on peut composer cette ration ( pour un chien de 15 kg ) : 175 g de viande de dégraissée, 175 g de fromage blanc maigre et 250 g de légumes verts.Depuis peu, des aliments préparés, très appétents et tout à fait efficaces, sont disponibles, qui permettent des cures de quinze jours, sans contrainte ni pour le chien … ni pour le propriétaire.

 

 

Les grandes fonctions et le vieillissement

 

" Il vaut mieux prévenir que guérir ".

 

Ce vieil adage, universel et toujours confirmé dans les faits, doit constituer une règle absolue pour les propriétaires de chiens âgés. Ne pas attendre que le kyste devienne cancer, que l'insuffisance rénale devienne urémie. " Mais je ne suis pas Vétérinaire ", nous dira le lecteur à juste titre. C'est le but de site web, que de faire connaitre les principaux signes d'alerte, qui annoncent une pathologie des grandes fonctions biologiques de l'animal : la respiration, la digestion, la circulation, l'excrétion, la reproduction, la locomotion, les relations nerveuses et hormonales.

 

 

Ne pas se contenter de vivre à coté de son animal, mais surveiller en lui les changements ou les habitudes nouvelles que votre vétérinaire saura interpréter.

 

 

 

 

LA FONCTION CIRCULATOIRE

Le coeur " se fatigue " avec les années, du fait d'une fibrose des valvules auriculo-ventriculaires. C'est une maladie progressive, ni infectieuse, ni inflammatoire, la valvule gauche ( mitrale ) étant généralement plus affectée que la droite. Pendant des années, le coeur résiste ( on dit qu'il " compense " ) par dilatation ou hypertrophie, par augmentation de la fréquence des battements. Mais lorsque les valvules sont réellement atteintes, ou à l'occasion d'une agression ( stress d'effort, infection, urémie ), la circulation devient déficiente, en particulier dans le tissu pulmonaire. Cliniquement, on observe une intolérance à l'effort, une respiration haletante et difficile, et de temps en temps une toux improductive. Avec le temps, et lorsque la décompensation touche la " grande circulation ", l'abdomen lui aussi est engorgé de sang veineux que le coeur ne parvient plus à pomper. Le ventre est gonflé, l'animal est épuisé : c'est l'ascite.

 

 

Le traitement, long et délicat, repose sur une hygiène de vie adaptée, ( économie d'efforts, alimentation pauvre en sodium ) et sur une thérapeutique souvent contraignante ( diurétiques, tonicardiaques et dérivés digitaliques ).On arrive ainsi à rééquilibrer la pression sanguine, mais sur la cause, la lésion des valvules, on ne peut rien : la chirurgie cardiaque " à coeur ouvert " est encore réservée aux humains .

 

 

Quand vous observez les symptômes respiratoires de fatigabilité inhabituelle à l'effort, gène respiratoire, toux chronique, cela peut signifier que votre chien est atteint de dirofilariose cardiaque, surtout s'il a séjourné dans une région où cette maladie est présente .

 

 

Le ver responsable se trouve à l'état adulte dans le cœur du chien et en gène le bon fonctionnement. Votre vétérinaire saura en faire le diagnostic. Pour éviter cette maladie, il existe une prévention simple : un seul comprimé d'ivermectine par mois pendant toute la saison des moustiques, suffit à protéger efficacement votre chien contre la dirofilariose

 

A surveiller : Chez les chiens très actifs ( chiens de chasse, lévriers … ), même jeunes, ce sont des syncopes d'effort qui feront suspecter une atteinte cardiaque. Plus généralement, la toux d'effort, sans expulsion de glaires, et la fatiguabilité de l'animal à partir de six ans, sont les signes d'alerte. Enfin, le " gros ventre ", l'ascite de décompensation, indique une faiblesse généralisée et annonce ( si l'on ne soigne pas énergiquement ) des troubles respiratoires très graves dont l'issue est l'oedème du poumon..

 

 

LA FONCTION DIGESTIVE

 

Les organes digestifs sont ceux qui résistent le mieux aux effets de l'âge. Mais ils dépendent pour beaucoup de l'évolution des autres systèmes, en particulier hormonaux.

 

Une mauvaise mastication, due à une gingivite, une alimentation déséquilibrée, entraine inéluctablement une gastrite, avec des vomissements fréquents en dehors des repas.

 

 

La stéatose du foie ( accumulation de graisse ) est fréquente chez le vieux chien. Elle entraine des troubles de la digestion, avec des vomissements, alternance de constipation, et de diahrrée, ainsi que des troubles cutanés. L'insuffisance pancréatique empêche l'animal de digérer tout son repas, les excréments sont importants et gras, l'animal maigrit. Le tube digestif abrite également des parasites ( ténias, ankylostomes ) qui reprennent vigueur lorsque l'animal, âgé, n'a plus les anticorps nécessaires pour contenir le développement de ces parasites.

 

 

A surveiller : Les vomissements répétés, sont le premier symptôme d'une gastrite, ou de troubles digestifs qu'il faut analyser.L'amaigrissement, malgré un appétit normal, signe un parasitisme important ou une insuffisance des glandes digestives.

 

 

LA FONCTION RESPIRATOIRE

 

Fonction essentielle qui permet l'oxygénation du sang, la respiration est très souvent affectée chez les animaux âgés.Les cellules ciliées des bronches voient leur activité réduite, et du mucus vient encombrer les voies respiratoires : seule la toux permet de les dégager.Au delà de cette bronchite chronique plus ou moins surinfectée, les vieux chiens peuvent présenter des tumeurs ( surtout les femelles qui ont des kystes mammaires ) qui entraineront une douleur respiratoire intense, avec des mouvements abdominaux pour accompagner l'inspiration.Mais surtout, c'est l'insuffisance cardiaque, avec un engorgement par du sang veineux du tissu pulmonaire, qui installe chez l'animal une toux chronique accompagnant les efforts et la fatigue.Une toux chez le chien âgés est toujours potentiellement grave, et doit être traitée au plus vite après un diagnostic précis.Quand une fatigabilité inhabituelle à l'effort ( course, marche ), une gène respiratoire ou une toux chronique sont observables, une dirofilariose cardiaque peut être suspectée pour votre chien, surtout s'il a séjourné dans une région où cette maladie est présente. Cette maladie est due à un ver ( Dirofilaria immitis ) qui se loge dans le cœur du chien; ces parasites sont transmis par des moutisques. Elle peut être responsable de symptômes pulmonaires. Votre vétérinaire saura en faire le diagnostic.Pour éviter cette maladie, il existe une prévention simple : un seul comprimé d'ivermectine par mois pendant toute la saison des moutisques, suffit à protéger efficacement votre chien contre la dirofilariose cardiaque.

 

A surveiller : Bien sûr, la toux, sa date d'apparition, sa fréquence et son intensité. Une toux du matin signe plutôt un encombrement bronchique de mucus, une toux d'effort une insuffisance cardiaque.Des éternuements, des larmoiements accompagnent généralement une rhinite, souvent banale mais qu'il faut soigner au plus vite.

 

 

 

LA FONCTION RENALE

 

Organe essentiel destiné à filtrer le sang et à le débarrasser de toutes les substances nocives qui l'encombrent, le rein du chien âgé voit ses capacités d'excrétion réduites par l'usure de son filtre, alors que les toxines, l'urée, le glucose en surplus ne sont jamais si concentrés dans le plasma !

 

 

Il y a en effet diminution de la taille et du nombre des néphrons, une diminution de la circulation sanguine intrarénale, et une baisse du rendement des glomérules. Le rein se " ratatine ", alors qu'à une diminution de 10 % du poids rénal, correspond une diminution de 35 % de la filtration glomérulaire. Cette insuffisance rénale entraine une accumulation des déchets organiques dans le sang, en particulier de l'urée.Normalement comprise entre 0, 2 et 0, 4 g par litre de sang, l'urée monte à 1, voire 2 ou 3 grammes par litre, l'animal tente désespérément de diluer ce poison dans son sang, il boit énormément, urine de même mais sans effets sur son urémie.

 

 

De même, une modification de la flore intestinale provoque des troubles digestifs et une haleine à odeur d'ammoniaque. Le traitement est simplement palliatif : on organise un régime avec un faible taux de protéines d'excellente qualité, en repas fractionnés, on retarde la fonte musculaire ( génératrice d'urée ) par des anabolisants, on utilise des diurétiques spécifiques pour l'élimination de l'urée.Assez fréquentes chez le vieux chien ( et chez la chienne ), l'infection de l'urine et l'accumulation de calculs dans les voies urinaires, la cystite est une maladie parfois aigue ( douleur, fièvre, urines teintées de rose ) avec des mictions très fréquentes, de quelques gouttes seulement : elle doit être soignée sans tarder par des antibiotiques et des antispasmodiques. Les récidives sont fréquentes, et l'on doit alors modifier l'acidité de l'urine ( régime diététique ou médicaments ).

 

 

A surveiller : L'état général de l'animal, la quantité d'eau ingérée et d'urine excrétée, la présence de sang dans les urines, les vomissements avec odeur d'ammoniaque, la pâleur des muqueuses ( intérieur des joues, conjonctive de l'oeil ).

 

 

 

LA FONCTION DE REPRODUCTION

 

Avec une atrophie progressive des glandes génitales ( ovaires et testicules ) les animaux âgés ont une libido qui décline , les femelles " sautent des chaleurs ", puis restent en anoestrus permanent.

 

 

Les organes sexuels peuvent subir des développements tumoraux ( fibrômes chez la femelle, kystes prostatiques chez le mâle ) avec douleur, boiterie et pertes sanguines.

 

 

Mais c'est surtout sur les femelles qu'il faut s'attendre à des problèmes inflammatoires et infectieux au niveau de l'utérus : les métrites.

 

 

En priorité sont touchées les chiennes qui ont eu de nombreuses portées et celles qui ont souvent été traitées avec des hormones sexuelles, pour contraception ou pour avortement.

 

 

Par dégénérescence naturelle de la muqueuse interne de l'utérus, des kystes se développent et sécrètent une grande quantité de mucus : c'est l'endometriose, une affection inflammatoire de l'utérus lequel devient énorme, et gênant pour la digestion et les mouvements. Cette métrite chronique n'est pas infectée, ne provoque pas de fièvre.

 

 

Par contre, à la suite de l'ouverture du col de l'utérus ( chaleurs naturelles ou avortement ), des microbes peuvent s'introduire pour trouver dans ce mucus un milieu de culture idéal : en quelques jours, la chienne, effondrée de fièvre, se traine en laissant s'écouler de sa vulve des pertes purulentes plus ou moins hémorragiques.

 

 

Parallèlement, le pus ( l'utérus en est rempli, on parle alors de pyomêtre ) est pour partie résorbé par le sang et de nombreuses toxines vont circuler. Pour lutter contre cette agression, la chienne boit énormément et urine tant qu'elle peut. Il est nécessaire alors d'envisager l'ablation de l'utérus ( et des ovaires en même temps, c'est l'ovario-hystérectomie ), après avoir remis la chienne en état en équilibrant son plasma ( mesure de l'urée sanguine, perfusions ) et en luttant contre une surinfection ( antibiotiques ).

 

 

Le pyomêtre est une affection gravissime qui emportera la chienne en moins d'une semaine si les soins sont prodigués trop tard. Les résultats de l'opération sont spectaculaires, surtout sur des chiennes qui " traînaient " une métrite chronique depuis quelques mois avant de " flamber " en pyomêtre. C'est une véritable seconde jeunesse que découvre la chienne, débarrasée enfin de ce poison permanent.

 

 

A surveiller : l'état général de l'animal, qui décline avec la maladie. La température : à partir de 39 °, consultez immédiatement votre vétérinaire. Les pertes vulvaires, à ne pas confondre avec l'écoulement vaginal des chaleurs ( chez les chienne âgées, les dates d'apparitions des chaleurs sont souvent surprenantes ). La chienne se lèche souvent la vulve, un liquide filant ou crêmeux, rosé ou carrement blanchâtre, s'écoule en permanence; on le retrouve essentiellement sur le lieu de repos de la chienne. La soif augmente de manière intense, une chienne de taille modeste ( épagneul ) peut boire jusqu'à trois litres d'eau par jour ! L'abdomen est gonflé, douloureux, en particulier en bas des flancs, là où la pression du pus dans l'utérus est maximale.

 

 

 

LES FONCTIONS CEREBRALES

 

Comme chez les humains, le chien âgé subit un déclin de l'activité du système nerveux central. Pertes de mémoire, difficultés à soutenir l'attention, mauvaise coordination des mouvements, autant de désordres qui sont amplifiés par la diminution graduelle des informations extérieures : la vue, l'ouïe, l'odorat sont également émoussés. Mais des troubles plus spécifiques peuvent s'instaurer : l'encéphalite du vieux chien

 

 

( infiltration des neurones et démyelinisation des axones ) entraine doucement l'animal vers une incoordination motrice, une dépression, parfois de l'agressivité. Les tumeurs cérébrales entrainent des symptômes bien différents selon les zones qui sont compressées, et leur diagnostic en est souvent délicat.

 

 

Les troubles circulatoires ( décrits plus haut ) sont à l'origine de syncopes dont l'intensité est à la mesure de la décompensation du coeur. Bien que n'étant pas spécifiques aux vieux chiens, les crises d'épilepsie prennent de l'ampleur ( intensité, cadence ) avec l'âge et les animaux, avec un coeur déjà fatigué, doivent être traitées énergiquement pour éviter l'épuisement qu'entrainent ces crises tétaniformes.

 

 

Selon la pathologie, des corticoïdes, des oxygénateurs cérébraux et des cocktails de vitamines peuvent transformer votre animal, lui rendant une partie de sa vigueur et de son attention.

 

 

A surveiller : Après avoir vérifié que votre chien voit bien, entend bien, surveillez toute manifestation d'indifférence, ou de repli sur soi .Puis notez toutes les attitudes nouvelles ( démarche, appétit, port de la tête et de la queue, etc. ) pour pouvoir les décrire à votre vétérinaire.

 

 

 

LE SYSTEME LOCOMOTEUR

 

La fonction du mouvement, qui repose sur un savant assemblage d'os, d'articulations, de tendons et de muscles, n'échappe pas à l'involution dûe à l'âge.

 

On note une perte de la masse musculaire, correspondant à une diminution de la taille et des cellules musculaires. Cette " fonte " de la chair est accentuée dans certains cas de malnitrition, et le devenir des protéines du muscle est l'urée, ce poison du sang que les reins ont bien du mal à éliminer.

 

Les os, également, subissent une évolution, qui comprend un amincissement des corticales ( donc un élargissement de la cavité médullaire ) et une diminution de la minéralisation, comme chez l'Homme, pour qui l'ostéoporose est généralement plus sévère. Mais ce sont les articulations qui souffrent le plus des effets de l'âge : on assiste à une dégradation progressive du tissu cartilagineux : les surfaces articulaires perdent leurs qualités de souplesse, d'élasticité, de résistance.

 

 

La douleur s'installe, en particulier " à froid ", au réveil ou après une station couchée, pour diminuer après quelques minutes de mouvement. Autour de l'articulation, le tissu osseux édifie des proliférations, nommées ostéophytes, qui aggravent la douleur arthrosique par compression des tissus environnants.

 

 

Ce phénomène est particulièrement aigu chez les grandes races, au niveau de la colonne vertébrales. Touchant plus de 20 % des chiens âgés, cette spondylarthrite ankylosante ( dus aux " becs de perroquets ", ces ostéophytes qui enserrent les vertêbres ) entrainent une raideur de la colonne et des élancements douloureux. Le dos est arqué pour soulager la douleur , l'animal marche avec peine et a même des difficultés pour contrôler ses besoins. Le traitement dépendra de l'intensité de l'inflammation, de sa localisation, et de l'état, de l'âge de l'animal. Des soins locaux ( baumes, lotions ), ou généraux ( antalgiques, antiinflammatoires, sans effets secondaires ) accompagneront une thérapeutique reconstructrice à base de dérivés soufrés, d'acides aminés, voire d'hormones anabolisantes. Certaines races, comme le berger allemand, présentent même jeunes une arthrose spécifique du bassin : c'est la dysplasie de la hanche, qui avec l'âge rend des animaux par ailleurs magnifiques, complètement impotents. Dans ce cas précis, la chirurgie représente la seule solution thérapeutique.

 

 

A surveiller : Avant tout des attitudes nouvelles de votre animal : une démarche précautionneuse, avec boiterie sur un membre ou qui varie d'un membre à l'autre, un voûssement du dos, avec la queue pendante, et une tête baissée, qui hésite à se relever. Surveillez également les signes de souffrance ( un " bon " maitre les lira directement dans les yeux ), avec des plaintes à la palpation ou simplement à la caresse, et les signes avant-coureurs d'une per de tonus des sphincters : des gouttes d'urines que l'animal laisse échapper entre ses mictions.

 

 

L'acte d'euthanasie

 

Contrairement à l'homme, pour qui trop souvent les souffrances ultimes et inutiles sont le lot des derniers instants, l'animal peut voir son agonie ou sa douleur écourtée par une injection d'un puissant somnifère, pratiqué par son vétérinaire.

 

Cet acte ultime, effectué dans la peine et le chagrin, doit être considéré comme une délivrance.

 

Votre vétérinaire s'y résoudra lorsque les possibilités thérapeutiques deviennent illusoires, en regard d'une souffrance insupportable et inutile.

 

Pour compenser la perte du compagnon, les maîtres sont bien souvent tentés d'acquérir immédiatement un autre animal. Cette démarche naturelle est à déconseiller, le nouvel animal arrivant étant à tout moment comparé au disparu, la comparaison étant bien sûr toujours à son détriment.

 

Laisser courir et s'éteindre le chagrin avant d'adopter un nouveau compagnon, prendre le temps de le chercher pour mieux le choisir, afin de mieux l'aimer pour lui-même, voilà la démarche raisonnable quand on passe par ces épreuves.

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merci Sandrine pour ce dossier très complet

j' ai quasi que des séniors et je savais certaines choses

par contre, j' en ai encore appris

et ,cela, effectivement permet de comprendre plus vite ce qui se passe et d' intervenir plus vite

 

mais,je suis tout à fait d' accord

et je voudrai qu' il en soit de même pour nous humains

 

malgré l' amour et le chagrin au moment du départ

il faut savoir arrêter

ne pas infliger à nos poilus, ce qu' on ne voudrait pas pour nous

et là, notre vétérinaire nous aide beaucoup si, si il est bien

 

la mienne a toujours été très claire avec moi sur ce sujet

avec tact certes ,mais , quand pour elle

l' animal n' a plus "une vie normale" de vieux chien et que cela

devient un inconfort pour l' animal

elle le dit ..

après ..aux maîtres de décider

 

et même si on a le coeur brisé par cette phrase fatidique

c' est notre devoir et notre amour pour eux de faire le geste

final .....

 

merci pour ce dossier ,car il est très complet !! :wink:

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Merci pour toutes ces infos, Sandrine;

Quand même, il doit y avoir une erreur de stratégie : si c'est pour attirer de nouveaux adoptants vers les vieux toutous, je ne miserais pas trop sur ce coup-là :lol::lol:

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On a toujours joué la carte de la franchise et c'est ce qui fait notre réputation d'asso sérieuse : on ne cache rien de ce qui attend les adoptants qui prennent un vieux chien.

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merci Sandrine pour ce dossier tres complet, je vais montrer dès la semaine prochaine les croutes que ma Toutoute fait autour des babines et que j'enlève régulièrement car sa pue. C'est assez récent et visiblement ça correspond à des symptomes décrits dans ton dossier.

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  • 5 mois après...

Ma petite chienne nessy dort beaucoup plus depuis quelques jours. Comme elle est cardiaque il ne faut pas lui donner d'aliments salés alors croquettes et pâtées du commerce lui sont strictement interdites :cry::cry: Je lui prépare donc tous les jours moi-même de la viande hachée ou du poulet, du riz ou des pâtes avec des haricots verts et des courgettes. Mais il me semble que tout ces aliments n'ont aucune vitamine. C'est pour ça que je voulais savoir si vous avez donné à un moment ou à un autre, un complément vitaminé à votre chien ou chienne et surtout quelle marque :wink::wink: je vous remercie de m'apporter vos idées car je ne sais vraiment pas quoi lui donner pour qu'elle ait un peu plus de forces :cry::cry:

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je donne à mes cardiaques et insuffisant-renaux des croquettes qui sont prévues pour ça... sur recommandation du véto...

Il me dit qu'elles sont dosées comme il faut pour ces pb pathologiques... et puis bien sûr, ils ont leurs médicaments spécifiques... pour que ça passe mieux, je mets un cuillère de boite juste pour "cacher" les médocs et pour ceux qui en prennent aussi le matin, c'est dans la VQR....

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merci mary ho mais ma chienne ne mange pas de croquettes parce que d'une part elle n'a plus de dents et d'autre part elle ne les aime pas :evil::evil: il existe aussi de la pâtée chez le vétérinaire pour les animaux cardiaques et insuffisants rénaux mais elle ne les aime pas non plus :twisted::twisted: ce que je voulais savoir c'est si quelqu'un sur le site donnait à son animal un complément vitaminé pour lui donner plus de forces car je reconnais que dans les gamelles que je lui fais il n'y a pas de vitamines :cry::cry:

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