S.Rault 85 677 Posté(e) il y a 1 heure Partager Posté(e) il y a 1 heure Certains chiens n'ont pas eu un départ idéal dans la vie. Faute de stimuli environnementaux, ils n'ont pas pu vivre d'expériences essentielles à leur développement, ou en ont été privés au cours de leur vie. Il en résulte des troubles du comportement tels que l'anxiété, la nervosité, l'hypersensibilité ou l'hyperactivité, qui représentent des défis plus ou moins importants. Le syndrome de privation résulte d'un environnement prénatal ou néonatal stressant, d'une socialisation précoce insuffisante ou d'un événement environnemental particulièrement traumatisant dans la vie du chien. Il survient lorsque les besoins sociaux et de stimulation sensorielle du chien ne sont pas satisfaits, notamment pendant la période cruciale de socialisation, entre 4 et 12 semaines environ. C'est à ce moment que le cerveau, le système nerveux, les capacités d'apprentissage se développent et que les expériences positives sont essentielles au développement d'un chien sain et équilibré. On sait désormais que des chiens atteints du syndrome de privation existent. Le syndrome de privation sensorielle est également appelé «syndrome du chenil » car il touche souvent les chiens qui ont grandi dans un environnement peu stimulant. Conjointement, les chiots retirés trop tôt de leur mère, séparés de leurs frères et sœurs de portée ou n'ayant pas eu de contact avec les humains pendant ces semaines peuvent tous trouver la situation plus difficile. Cela peut avoir des conséquences importantes et durables sur le développement comportemental et physiologique du chien. Selon l'âge auquel il quitte cet endroit peu stimulant, le chien éprouve plus ou moins de difficultés à s'adapter à la nouveauté. Lorsque la peur est trop forte et permanente, le chien est submergé par ses émotions, il ne peut plus réfléchir, ni apprendre. Le chien peut être rassuré par un être d'attachement apaisant (une personne, un autre chien adulte), mais ses peurs quotidienne diminuent parfois difficilement. Le chien reste très sensible et peu adaptable aux changements soudains de son environnement. La genèse du chien est importante à connaître. Plusieurs symptômes peuvent se regrouper ou se différencier par leur intensité. Quand la peur empêche d’avancer, la découverte du monde environnant devient difficile. Tout paraît hostile, la seule solution pour le chien est d’éviter la rencontre, de renoncer à explorer. Toutefois, certains chiots, très timides lors de l'adoption, s'attachent rapidement à leur nouvelle famille. Grâce à cette base rassurante et apaisante, ils découvrent de nouvelles choses et parviennent à s'y habituer en surmontant leurs peurs initiales. Il s’agit d’un trouble qui trouve son origine dans les premières semaines ou premiers mois de vie de l’animal, mais qui malheureusement l’accompagnera ensuite toute sa vie. Le chien ne guérit pas de ce syndrome, mais il peut quand même avoir une bonne vie dans les bonnes conditions. Si le chien ou le chiot est vraiment trop peureux il est préférable de coupler une thérapie comportementale, avec parfois, un traitement médical fourni par le vétérinaire. Une étude a examiné les taux de cortisol et le comportement de chiens issus de milieux défavorables (élevages d'usines à chiots, élevages commerciaux non agréés et situations d'accumulation compulsive) par rapport à un groupe témoin de chiens de refuge lors d'interactions avec un humain inconnu. Les taux de cortisol salivaire étaient beaucoup plus haut chez les chiens défavorisés. Des expériences précoces défavorables peuvent avoir un impact sur le bien-être animal et entraîner des modifications à long terme de leur profil physiologique et comportemental. Comme le cerveau du chien se développe pendant cette période précoce, les difficultés psychologiques qu'il rencontre peuvent avoir un impact physique sur sa structure cérébrale. Les voies neuronales qui se forment à ce stade puis se renforcent peuvent être difficiles à modifier avec l'âge. Toutefois, le système nerveux central conserve sa souplesse tout au long de la vie. En suivant le rythme du chien, il est possible de l'aider. De nouvelles connexions neuronales cérébrales conduisant à des choix comportementaux différents peuvent se créer. En comprenant cette condition, nous pouvons les aider à vivre des expériences positives avec les humains et d'autres chiens équilibrés. Les chiens présentant un syndrome de privation ont besoin de se sentir en sécurité avec leurs partenaires humains, et d'établir un lien d'attachement approprié sécurisant. C'est seulement ainsi que ces chiens pourront compter sur leurs personnes de référence, se désensibiliser progressivement aux stimuli aversifs et être capables de trouver un équilibre émotionnel, hormonal, et physiologique. Même si le chemin semble parfois sinueux, rien n'est jamais figé, le cerveau reste malléable. Toute notre empathie est adressée aux chiens atteints de ce syndrome et aux personnes qui les accompagnent avec dévouement et générosité. Sylvia Kramer Comportementaliste Spécialisée TR-IDTE Certifiée Turid Rugaas International Dog Trainer Education et Membre associé du PDTE Turid Rugaas. 1 Lien vers le commentaire https://www.cani-seniors.org/topic/41013-le-syndrome-de-privation-sensorielle-et-sociale-chez-le-chien/ Partager sur d’autres sites More sharing options...
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